Dans le Gers, où la densité médicale est la plus faible d’Occitanie, beaucoup de patients doivent attendre des mois pour voir un médecin. Pour Emma, 24 ans, la téléconsultation a été la seule solution après trois mois d’attente. Dans ce contexte, elle devient un soutien essentiel pour les habitants.
Le docteur Jean-Claude Weber, qui pratique encore en cabinet mais surtout en téléconsultation, constate un « gain d’accessibilité énorme ». Sans ce dispositif, une grande partie des consultations courantes — renouvellements, petites infections, certificats — ne pourrait tout simplement pas être assurée, en particulier dans les zones rurales.
Cette pratique reste toutefois très encadrée : pas de prescription de stupéfiants, arrêts de travail limités, matériel médical complet dans les cabines installées en pharmacie. Les pharmaciens accompagnent les patients dans l’utilisation des outils et peuvent même devenir un relais dans le parcours de soins, en facilitant l’envoi d’ordonnances ou certains bilans. Pour Estelle, auscitaine, la différence est nette : « Mon médecin était inaccessible, et en vingt minutes tout était réglé. »
Si la téléconsultation permet de traiter environ 90 % des motifs de médecine générale et aide à désengorger les urgences, elle reste une médecine d’appoint. Les consultations sont rapides, centrées sur l’essentiel, et ne conviennent pas aux prises en charge complexes. Le manque de suivi personnalisé, l’anonymat entre médecins et patients et les enjeux de cybersécurité constituent encore des limites.
Selon le baromètre Ifop-Medadom 2025, seuls 20 % des patients estiment qu’il est facile d’obtenir un arrêt de travail en téléconsultation, contre 32 % l’an dernier, confirmant la rigueur du dispositif.


